On soupçonne le Canadien de Montréal d’accorder une attention particulière aux attaquants avec du papier sablé pour la prochaine étape de sa reconstruction, et ça pourrait commencer dès le 27 juin avec la sélection de Carter Bear au repêchage de la Ligue nationale de hockey (LNH) à Los Angeles.
«Toutes les équipes font leurs devoirs et elles sont nombreuses à avoir mené plusieurs entrevues avec lui, mais ce que je sais, c’est que le contingent du Canadien est bien présent à nos matchs», a mentionné au téléphone Mike Fraser, le directeur général des Silvertips d’Everett, dans la Ligue junior de l’Ouest (WHL).
Le CH a été aperçu à «au moins 10 matchs» de Bear, d’après une estimation modeste de Fraser. Le contraire aurait été étonnant, mais on vous le mentionne parce que Bear est un choix qui tombe sous le sens pour le Tricolore dans l’objectif à peine camouflé d’ajouter du mordant au groupe d’attaquants.
Attaquant teigneux qui se voit davantage à l’aile qu’au centre dans la LNH, le natif de Winnipeg est comparé à Brad Marchand et Brendan Gallagher par son DG.
«C’est un peu une peste, a décrit Fraser au téléphone. Il a du Marchand dans le nez. Il peut déranger l’adversaire, mais les bottines suivent les babines.»
«C’est la première fois que j’entends ça, je suppose que c’est pas mal, a réagi Bear en riant lorsque mis au parfum des fleurs de son DG. Personnellement, mon modèle, c’est Brandon Hagel. Mais ces deux-là sont pas mal.»
Jeff Gorton a été clair lors de son bilan de saison: c’est bien beau la grosseur, mais plus important encore, le joueur doit avoir du chien. Bear en a. Et il a le talent et le sens du jeu pour accompagner les éléments intangibles: 40 buts et 42 aides pour 82 points en 56 matchs cette saison avec les Silvertips. Pas mal pour un choix de sixième tour du repêchage de la WHL qui a été retranché à 16 ans à son premier camp à Everett.
C’est lorsqu’on lui parle de Montréal que Bear offre sa réponse la plus sentie. Il en perd ses mots au bout du fil.
«Ce serait assez cool. Comme… vraiment cool. Il y a juste tellement d’histoire avec Montréal. Combien de joueurs [légendaires] proviennent de cette organisation? Je ne trouve pas les mots. Ça serait assez spécial d’en faire partie», a-t-il confié avec une once de fébrilité dans la voix.
Faible risque
Il semble difficile de se tromper avec Bear. Quand on mesure 6 pieds et on joue dans la cuisine comme Gallagher, on a un style qui se transpose plutôt bien dans la LNH.
«Dans le pire scénario, s’il ne devient pas prolifique offensivement, il fait tellement d’autres choses, a plaidé Fraser. Ne me méprends pas, je pense qu’il sera efficace sur le plan offensif, mais peu importe ce qui arrive, il sera un joueur clé dans ta formation. Tu peux l’insérer partout. C’est un choix sûr.»
«Je suis un dur joueur de talent, a illustré le principal intéressé, lorsqu’invité à se mousser. Je ne baisse pas les bras facilement. Je suis infatigable, partout sur la glace.»
La polyvalence de Bear est attribuable à son éthique de travail, mais aussi à son intelligence au jeu, un trait rarement mentionné quand on établit son profil.
«Son sens du jeu est un peu sous-estimé», a noté Fraser.
«J’ai un bon QI hockey et de bonnes aptitudes en possession de rondelle», s’est assuré de souligner le jeune homme.
Fraser dépeint son poulain à plusieurs reprises comme un élève qui ne pose aucun problème, auquel il est facile d’enseigner.
«Tu lui dis qu’il a foiré, il ne va pas se plaindre. Il prend la critique et il se met au travail pour ne pas reproduire la même erreur. Pour les entraîneurs, il est rafraîchissant. Il appartient davantage à la vieille génération de joueurs.»
Un petit gars qui marche droit, donc. Comme les affectionnent les équipes évoluant dans de gros marchés.